Dañserien Pariz, vainqueurs de l’édition 2010 du prix de la création Faltaziañ

Une surprise totale pour nous ! Mais avant toute chose, laissez-nous nous présenter.

Présentation

Notre groupe est né en 2003 au coeur du 14ème arrondissement, quartier breton historique de Paris. Dañserien Pariz Ti ar Vretoned a pour berceau, comme son nom l’indique, la Mission Bretonne Ti ar Vretoned, véritable institution pour tous les bretons de la capitale.

Qui sommes-nous ? Une vingtaine d’amoureux de la danse et de la culture bretonne, des bretons donc, mais aussi des normands, des parisiens pur souche, des provençaux et même une russe ! Nous sommes la seule association de ce type localisée dans Paris intra-muros ; je sais que cette précision peut faire sourire lorsqu’on lit son Keleier à la terrasse d’un café de la rue de Siam, ou face au Parlement de Bretagne !
Mais cette particularité toute « régionale » nous a incités en 2009 à compléter notre nom en Dañserien Pariz Ti ar Vretoned.

Et le costume ?

Au fil des animations et prestations, la question du costume s’est rapidement posée. Le choix d’un costume de création s’est, d’emblée, imposé face au choix d’un costume traditionnel : quel terroir ? quelle période ? quel sens, pour nous, groupe breton de Paris ! ?

Donc, costume de création, plus proche de notre identité, fortement inspiré des lithographies de François-Hippolyte Lalaisse qui constituent un précieux témoignage sur le costume breton et une importante source d’inspiration. Ces costumes sont une création de Sylvie Minard, chorégraphe et Présidente du groupe.

Kendalc'h

Notre affiliation à la confédération Kendalc’h est toute récente : après le trophée Georges Paugam en 2009, nous participions pour la première fois cette année au concours en 4ème catégorie, la partie traditionnelle à Vannes et la partie scénique à Rueil-Malmaison.

Vers Faltaziañ

Pourquoi s’engager dans un nouveau concours après une année déjà chargée pour un jeune groupe comme le nôtre ? Il faut être honnête, rares étaient les adhérents à connaître Faltaziañ avant d’en lire son descriptif envoyé par la Confédération. Notre Présidente, par contre, a tout de suite été séduite par l’alliance de l’innovation et de la référence à la culture bretonne, et a su nous convaincre d’examiner plus sérieusement ce nouveau challenge.

La vidéo de la prestation des vainqueurs en 2009 nous a séduits par la liberté d’action laissée aux participants. Les nombreux encouragements suite à notre prestation lors de l’Emvod nous ont confortés dans notre envie de tenter notre chance, tout comme le report de la date butoir pour le dépôt des candidatures !

Notre surprise a été grande lorsque nous avons appris notre sélection pour participer à ce spectacle, notre enthousiasme bien plus. Restait à adapter notre chorégraphie à ce spectacle…

Racines, le spectacle

« Racines » est avant tout un hommage de Sylvie, notre chorégraphe, à ses racines, à sa région d’origine, le pays du Léon, l’appel de la Terre, de la Mer… Elle se veut une invitation à découvrir ou à retrouver, pas à pas, danse après danse, notre attachement à cet univers des origines, de la filiation. La chorégraphie propose un enchaînement de danses puisées dans le répertoire du Léon : rond pagan, dañs Léon, gavotte du Bas-Léon, rond de Molène. « Racines » présente une certaine interprétation de la danse traditionnelle : garder la nature intrinsèque des danses, en extraire l’essence pour construire une chorégraphie dynamique et communicative, exacerber sans dénaturer le mouvement pour en tirer toute l’énergie,
respecter et jouer avec les formes, les quitter pour y revenir, s’inspirer de la puissance du rond, se laisser entraîner dans des jeux de va-et-vient entre les différentes variantes.

Ont répondu présents nos complices de l’Emvod, le groupe Hopala! (presqu’au complet) et le chanteur Claude Devriès (sans son diskañer Martial Chevreuil), de l’association Ar Gazeg Veurzh, qui ont su s’adapter à notre nouvelle configuration et même se lancer dans le kan ha diskan (merci encore Isabelle) !

Vous raconter le périlleux exercice de logistique consistant à gérer à distance la venue et l’hébergement d’une dizaine de danseurs serait trop fastidieux. Nous vous laissons l’imaginer ! Pour résumer, je dirai que nous avons eu la chance de découvrir Plomodiern, l’une de ses plages (idéale pour les répétitions en plein air), et une délicieuse crêperie. Les talents cachés de régisseuse – lumière et de « topeuse » de deux adhérentes ont également été mis en lumière !

Landerneau, 11 juillet 2010

Nous avons été chaleureusement accueillis par les bénévoles du festival Kann al Loar (plus particulièrement Marie-Odile qui a su répondre à nos questions sans perdre son entrain !) mais aussi par les autres participants du concours, notamment nos hôtes du cercle de Landerneau ainsi que les danseurs du cercle Kroaz Hent Gwengamp que nous avions rencontrés
lors du stage terroir de Kendalc’h en janvier dernier.

Notre présence à Landerneau pour Faltaziañ constituait déjà pour nous une petite victoire, mais être choisi comme groupe vainqueur de l’édition 2010 a été au-delà de nos espérances. Recevoir ce prix est à la fois un honneur et une reconnaissance de notre travail de création à tous niveaux, danse, musique, costume, choix artistiques. Une confirmation du chemin que nous avons choisi. Un sacré encouragement pour notre avenir !

Nous ne pouvons qu’inciter les danseurs - chanteurs - artistes à vivre également cette expérience unique, même si ce concours se déroule en pleine saison des festivals en Bretagne.

Puisque l’on doit maintenant se quitter, nous profitons de ses dernières lignes pour remercier tous ceux qui nous ont aidés à obtenir ce prix ainsi que la Confédération et le festival Kann al Loar de permettre à ce concours d’exister !

Alors, on se voit à Landerneau l’année prochaine ?

Christel, Enora et Sylvie
Danseuses et chorégraphes de Dañserien Pariz
Keleier n°54 - Début 2011 - page 14